14 août 1907, Chadenet : Différence entre versions

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==Circonstances de l’accident==
 
==Circonstances de l’accident==
  
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Déraillement du 14 août 1907
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(Moniteur de La Lozère 18/08/1907)
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MENDE : Terrible accident de chemin de fer.
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Une bien mauvaise nouvelle parvenait à Mende mercredi matin et s’y répandait rapidement comme une traînée de poudre : un accident de chemin de fer s’était produit sur la ligne de Mende à La Bastide, aux environs de la gare d’Allenc. On parlait de plusieurs morts et de nombreux blessés. L’émotion fut grande pendant quelques heures. Le train qu’on disait avoir été tamponné - celui de 10h55 - était en effet bondé de voyageurs dont un certain nombre de Mende. Il y avait notamment cinq musiciens qui se rendaient à Chasseradès pour la fête votive du lendemain. Et certains d’entre eux étaient désignés comme comptant parmi des
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blessés, d’aucuns disaient aussi parmi les morts.
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Aussi chacun courait aux nouvelles. ceux qui possédait une bicyclette, une automobile, etc… se rendaient sur le théâtre de la catastrophe ; les autres allaient à la gare. Mais les renseignements donnés étaient vagues. Ce dont on pouvait être certain, c’est qu’il y avait deux morts et que deux médecins de Mende, les docteurs Bardol et Boyer, avaient été mandés d’urgence par la Compagnie.
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Vers 3 heures et demie, cependant, les nouvelles arrivaient plus précises. Le train de voyageurs n’avait pas été tamponné. Aucune personne qui s’y trouvait n’avait de mal. La catastrophe s’était produite avant son passage et c’était un train de marchandises parti 2 heures plus tôt de Mende, qui était en cause.
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A 9 h du matin partait le train de Mende, le train facultatif 779 que conduisaient : MM. Bourrel, mécanicien, Luc, chauffeur, Bros, chef de train et St Pierre, serre-frein. A Chadenet étaient attachés au convoi 4 wagons de minerai et celui-ci reprenait sa marche. Il ne put gravir la rampe de Larzalier. On prenait aussitôt toutes les précautions nécessaires pour couvrir le train. Il s’agissait en effet, de prévenir la collision avec le train de voyageurs qui, au même moment quittait Mende et serait là dans moins d’une heure. Hélas, entraîné par son propre poids, le convoi ne tardait pas à reculer et à revenir à une allure vertigineuse vers Allenc qu’il dépassait malgré les efforts désespérés des trois hommes pour l’arrêter. La rencontre si redoutée allait-elle se produire ? On en eut le pressentiment et c’est ce qui serait arrivé si, aux environs du pont du Beyrac, entre Allenc et Chadenet, l’un des wagons du milieu n’était sorti du rail. Pendant que ceux de queue, rompant leurs attaches, continuaient
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leur course folle vers Chadenet, ceux de tête et la machine s’abîmaient sur cet obstacle subit.
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Lorsque les paysans des alentours, témoins de l’accident, accoururent, une masse de débris informes couvrait la voie et au milieu gisaient trois victimes humaines : le mécanicien, le chef de train et le chauffeur. Les deux premiers étaient morts. Le troisième se trouvait en un piteux état mais il respirait encore. Quant au serre-frein, St Pierre, envoyé dès l’arrêt pour couvrir la voie, il ne se trouvait dans le train lorsque celui-ci fit machine arrière et dut la vie à cet heureux hasard. Les wagons partis à la dérive, allaient s’échouer, par cause de la rupture d’un essieu - quelques kilomètres plus loin, tout près de la passerelle 1G1. Il était temps.
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Presque au même instant, le train de voyageurs annonçait son arrivée. Il se serait même certainement jeté sur les wagons restés au milieu de la voie, sans la présence d’esprit de la garde-barrière, Mme Pons, qui prévoyant le danger, s’était portée au devant du train et avait pu en provoquer l’arrêt à temps. Nos félicitations à cette courageuse personne…..
  
 
==Photos et cartes postales==
 
==Photos et cartes postales==

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Circonstances de l’accident

Déraillement du 14 août 1907 (Moniteur de La Lozère 18/08/1907)

MENDE : Terrible accident de chemin de fer.

Une bien mauvaise nouvelle parvenait à Mende mercredi matin et s’y répandait rapidement comme une traînée de poudre : un accident de chemin de fer s’était produit sur la ligne de Mende à La Bastide, aux environs de la gare d’Allenc. On parlait de plusieurs morts et de nombreux blessés. L’émotion fut grande pendant quelques heures. Le train qu’on disait avoir été tamponné - celui de 10h55 - était en effet bondé de voyageurs dont un certain nombre de Mende. Il y avait notamment cinq musiciens qui se rendaient à Chasseradès pour la fête votive du lendemain. Et certains d’entre eux étaient désignés comme comptant parmi des blessés, d’aucuns disaient aussi parmi les morts. Aussi chacun courait aux nouvelles. ceux qui possédait une bicyclette, une automobile, etc… se rendaient sur le théâtre de la catastrophe ; les autres allaient à la gare. Mais les renseignements donnés étaient vagues. Ce dont on pouvait être certain, c’est qu’il y avait deux morts et que deux médecins de Mende, les docteurs Bardol et Boyer, avaient été mandés d’urgence par la Compagnie. Vers 3 heures et demie, cependant, les nouvelles arrivaient plus précises. Le train de voyageurs n’avait pas été tamponné. Aucune personne qui s’y trouvait n’avait de mal. La catastrophe s’était produite avant son passage et c’était un train de marchandises parti 2 heures plus tôt de Mende, qui était en cause.

A 9 h du matin partait le train de Mende, le train facultatif 779 que conduisaient : MM. Bourrel, mécanicien, Luc, chauffeur, Bros, chef de train et St Pierre, serre-frein. A Chadenet étaient attachés au convoi 4 wagons de minerai et celui-ci reprenait sa marche. Il ne put gravir la rampe de Larzalier. On prenait aussitôt toutes les précautions nécessaires pour couvrir le train. Il s’agissait en effet, de prévenir la collision avec le train de voyageurs qui, au même moment quittait Mende et serait là dans moins d’une heure. Hélas, entraîné par son propre poids, le convoi ne tardait pas à reculer et à revenir à une allure vertigineuse vers Allenc qu’il dépassait malgré les efforts désespérés des trois hommes pour l’arrêter. La rencontre si redoutée allait-elle se produire ? On en eut le pressentiment et c’est ce qui serait arrivé si, aux environs du pont du Beyrac, entre Allenc et Chadenet, l’un des wagons du milieu n’était sorti du rail. Pendant que ceux de queue, rompant leurs attaches, continuaient leur course folle vers Chadenet, ceux de tête et la machine s’abîmaient sur cet obstacle subit. Lorsque les paysans des alentours, témoins de l’accident, accoururent, une masse de débris informes couvrait la voie et au milieu gisaient trois victimes humaines : le mécanicien, le chef de train et le chauffeur. Les deux premiers étaient morts. Le troisième se trouvait en un piteux état mais il respirait encore. Quant au serre-frein, St Pierre, envoyé dès l’arrêt pour couvrir la voie, il ne se trouvait dans le train lorsque celui-ci fit machine arrière et dut la vie à cet heureux hasard. Les wagons partis à la dérive, allaient s’échouer, par cause de la rupture d’un essieu - quelques kilomètres plus loin, tout près de la passerelle 1G1. Il était temps. Presque au même instant, le train de voyageurs annonçait son arrivée. Il se serait même certainement jeté sur les wagons restés au milieu de la voie, sans la présence d’esprit de la garde-barrière, Mme Pons, qui prévoyant le danger, s’était portée au devant du train et avait pu en provoquer l’arrêt à temps. Nos félicitations à cette courageuse personne…..

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